Morgan PASLIER, Né en 1970, vit et travaille à Rennes

Ses photographies : Morgan Paslier s’intéresse à la matière, aux textures et à leurs détails. Pour ses travaux réalisés en montages numériques, il part dans un premier temps à la quête de cette matière qu’il va photographier. A l’instar de Jacques Villeglé et de Raymond Hains, Morgan Paslier affectionne les affiches déchirées recouvrant les panneaux d’informations culturelles. Il recherche particulièrement les panneaux de zinc qui viennent d’être nettoyés par les services municipaux et sur lesquels il ne reste que quelques lambeaux de papier collé. Ce sont ces détails qu’il va d’abord photographier, puis numériser afin de pouvoir réaliser des montages numériques par superposition de morceaux d’images. Ce premier montage constitue le fond de l’œuvre sur lequel viendra se superposer, à la façon d’un pochoir, le portrait d’un personnage ou d’une icône. 

Ses toiles : Pour son tout dernier travail, plus manuel celui-là, Morgan Paslier garde tout de même un lien avec la photographie. Son père, lui même passionné de photographie, lui cède sa collection de la revue ZOOM, magazine photo spécialisé des années 70. Au même moment, il retrouve chez ses parents, un tressage de bandes de papier découpé et peint qu’il avait réalisé enfant. Lui vient alors l’idée d’utiliser ces magazines de la même façon. Il réalise ainsi, un tressage de bandes de papier des revues préalablement découpées, en alternant les images dans le sens de la longueur et les textes dans celui de la largeur. Il obtient un canevas de format carré. Mais en le retournant, il s’aperçoit que le verso présente pour lui plus d’intérêt esthétique. Il décide d’utiliser ce verso pour la suite de la réalisation de l’œuvre. Le tressage est alors marouflé sur toile, avant d’être rehaussé à l’acrylique, nous offrant le portrait de Felix le Chat ou de Betty Boop. Pour garder une trace du recto du tressage, il a pris le soin de le photographier et le propose en tirage papier, comme un pendant numérique de l’œuvre manuelle. 

Texte : Caroline Resmond